Noël : le temps de quoi ?

Depuis près de deux mois, certaines chaînes de télévision font miroiter à un public primitivement sincère et crédule les promesses de la magie de Noël. Si l’offre est aussi abondante et de plus en plus précoce, c’est que la demande est bien là. Je fais partie de cet auditoire indéfectible et soumis qui ne rate aucun de ces nanards. Comment un esprit aussi pragmatique peut-il en arriver là ? Certains croient bien aux rois mages, à l’argent-bonheur, à la justice, au succès d’un régime amincissant miraculeux, aux bienfaits de la civilisation. Alors, pourquoi pas à l’esprit qui, dans son sillage, draine des symboles qui nous sont chers. Ils ont pour nom paix, amour, partage, ESPOIR. Léger ? Immature ? Sans doute ! Qu’ils ont de la chance, mes détracteurs, ancrés dans leurs certitudes ! Soit ! Je m’accommode de leur condescendance et je reconnais ma faiblesse.

Le sapin est bien là, roi au garde-à-vous, les guirlandes rayonnent autant qu’elles peuvent, mais si aucun visiteur ne vient s’en ravir, si aucun cri d’enfant ne vient troubler le silence pâteux de la journée, si aucun sourire ne vient rythmer le temps impitoyable, à quoi tout ce decorum sert-il ? A y croire tout de même ? A espérer que tout est encore possible, comme dans les comédies sirupeuses de Noël.

La boucle est bouclée, le rêve devient réalité, il la supplante, il la rend supportable. Allez, allez, allez, allez espère encore !